À sa si longue et inhabituelle absence, a remédié.
Le givre, les vitres des vieilles fenêtres
Du solarium, au cours de la nuit, l’ont vu renaître.
Les toitures blanchies de neige explosent de clarté.
Les branches des feuillus s’étirent en une absolue immobilité.
Il y a toutefois que nous avons lu, encore ce matin
Et une fois de plus toujours de trop, des commentaires enfantins
Au sujet de notre langue
Qui mériteraient quelques harangues.
Notre langue a mal.
Et face à cette réalité, d’aucuns sont d’une inconscience totale.
Dehors, le froid de janvier
Et aucune voix étrangère pour nous dire à quel point on est envié.
Pourtant, il fait si beau alors que les heures passent
Et que les nuages se tassent.
Pourquoi la langue française?
Parce que sans elle, d’unidimensionnalité on deviendra obèse.
En plus, c’est elle notre pays
Et de nous faire croire qu’on n’en pas un, on haït.
Dehors, le frette.
En-dedans, on est en tabarouette.
Ce territoire, celui que nous occupons, c’est notre forteresse;
Notre langue, notre richesse.
Ce n’est pas possible
D’encore se servir d’une façon aussi puérile,
Au Québec, de la langue française
Pour se faire du capital politique qui ne suscite que malaise.
Bien que tôt en après-midi, déjà les ombres gris bleu s’étirent
En longues bandes dans les champs où la lumière du soleil se retire.
Mais bien qu’il fasse un temps superbe,
Cela ne réussit pas à nous rendre moins acerbe.
Il est possible qu’on soit dans l’erreur,
Mais si notre langue devient synonyme de torpeur
Grandissante sans chance de pérennité, dans ce cas,
Qui voudra bien apprendre une langue qui, d’avenir, n’a pas?
Nadagami