Ah bin! Un cardinal rouge!
Ainsi donc dans la cour, un nouveau venu
Qui, peut-être, remplacera celui qu'en cet hiver on n’a pas revu :
Le moineau domestique
Si présent voilà quelques années au pays des Nordiques.
Aujourd’hui,
On est porté à croire que nos espaces cet oiseau a fuis.
Ainsi va la vie
Sans qu’on ne nous demande notre avis :
Ici, on s’accapare d’une place;
Là, il faut bien qu’un autre se déplace.
Comme les saisons,
Qui, on s’en est fait une raison,
Vont et viennent
Sans que notre volonté n’intervienne.
Une mince couche de neige
Recouvre le sol et qui, la grisaille lourde des nuages, allège.
Vent absent,
Doux hiver presque indécent.
Hier, grâce au hasard et à Internet,
Donc sans qu’au départ notre intention n'ait été claire et nette,
On s’est mis à rêver
En lisant qu’en Louisiane le français y a déjà été beaucoup parlé.
En ces terres lointaines on ira peut-être un jour,
Mais il faudra que cela vaille le détour.
Il n’empêche qu’une rue et un lac portent notre nom de famille.
Juste d’y penser, les pieds et les jambes nous fourmillent.
Cela nous chagrine, mais au cours de plusieurs décennies passées
Notre langue s’y est passablement faite bardasser.
Il y a cependant qu’aujourd’hui,
Des efforts sont déployés pour que nos mots y soient réintroduits.
Réussira-t-on?
Nous le souhaitons.
Mais comme pour le moineau domestique,
Il se peut que notre langue n’y devienne que substance mnémonique.
Nadagami