Règles apprises voilà longtemps mais souvent éludées :
Donc, on s’interroge
Et des reliques de notre éducation on abroge.
C’est ainsi que, la chose, on la perçoit :
On ne parle toujours que de soi.
Même si rationnelle,
Toute expression relève d’une appréciation personnelle.
Puis les mots de s’emparer de nos mains
Comme s’il n’y avait plus de lendemain.
Et pourquoi pas?
Peut-être en sommes-nous à notre dernier repas.
En nous souffle le vent
Et bien que rêvant,
Sous la grisaille nuageuse, voilà que s’éparpille
Notre conscience éclatée en un milliard de billes.
Nos yeux sont fermés,
Mais notre regard refuse d’être enfermé,
Surtout que c’est pour un milliard d’images
Qu’il nous faut monter un engrenage :
Toiture d’une grange;
Un érable à la forme étrange;
Des fils électriques suspendus;
De la neige partout répandue...
Un milliard d’images
Dont le silence émet un insupportable tapage.
Quant à nous, de nous on n’a rien à dire
Et que pour ce mensonge, il faudrait nous applaudir.
Pendant ce temps, devant,
Soit en face de la maison, s’agite, comme il arrive souvent,
Le souvenir déplaisant de l’ombre d’une absence
Accrochée à une éternelle adolescence,
Mais qu’on repousse juste en regardant l’asphalte mouillée
Et les bordures de rue recouvertes de neige souillée.
Il n'empêche qu'on traîne encore trop d’images pernicieuses
D’une éducation valorisant les bassesses obséquieuses.
Nadagami