Le passage du froid :
Neige soufflée
Et en lames, accumulée;
Champs recouverts
De bancs de neige à découvert
Que le vent façonne,
Que les rafales tronçonnent;
Des bouquets de branches dénudées
Par des bourrasques, secoués;
En même temps, court sur la route
La neige en déroute.
C’est l’hiver,
À la suite d’une année tout à l’envers,
Qui s’écoule
Mais qui, à vrai dire, déboule.
On sort.
Nous aurait-on jeté un sort?
Le froid vif ne nous importune pas
Bien qu’il accompagne chacun de nos pas.
Au sol, une neige rafalée,
À pelleter,
Qui craque et crie,
Qui fait qu’on écrit.
On pousse la gratte.
Devant, les pistes de mouvances à quatre pattes
Marquant un tracé plus d’une fois suivi,
Sans doute dans un dessin instinctif poursuivi.
À nos pieds, un amas d’une neige croûtée,
Par le vent, balayée.
Tout à coup,
Le froid glacial nous saisit par le cou.
Le sort, jeté à la poubelle.
Encore quelques coups de pelle.
Le froid nous éventre.
On rentre.
Nadagami