La noirceur progressive des longues nuits,
La grisaille des mois automnaux
Et bientôt, les gelées matinales.
Parfois,
Surtout au début de la saison des feuillages colorés,
On maugrée lorsqu’on met le nez dehors
Pour la première fois de la journée.
Mais on s’habitue
Et assez vite on oublie l’été.
Comme là, en ce moment,
Alors que j’arrive de dehors,
Que j’arrive de sous les arbres encore en feuilles,
De sous une pluie fine,
Tandis que souffle un vent d’est
Chargé d’humidité,
Manteau d’automne sur le dos,
Pas encore attaché,
Culottes longues,
Mais rien sur la tête.
En même temps, là-bas, loin,
Le long des côtes,
Où les journées sont plus chaudes qu’ici,
Souffle l’ouragan.
Quant à nous, ce sera journée ketchup-maison,
Journée épicerie,
Journée n’importe quoi.
Mais aussi, journée de réflexion sur la langue maternelle,
Une fois de plus parce que souvent
Les médias questionnent à son sujet :
Pourquoi la langue française?
Parce que je l’ai apprise enfant,
Parce qu’elle me ressemble,
Parce que je suis fier de l’histoire des miens,
Parce que je veux vivre en français sur ces terres longtemps enneigées,
Parce qu’elle me confronte à la véracité de la vie.
nadagami