Donc, Québec c'est là où les deux rives se rapprochent.
On pourrait également avancer que le mot Québec, ramené à sa plus simple expression, se rapporte à une ligne invisible tirée entre deux points séparés par un cours d'eau.
Cela étant dit, pour que je puisse satisfaire ce besoin de bien saisir le sens profond du mot Québec, j'ai tout d'abord cherché dans différents ouvrages la signification du mot en question mais, également ai-je passé beaucoup de temps à observer le fleuve couler entre Lévis et Québec, et en particulier depuis Lévis à la hauteur du quai Paquet. Ce poste d'observation jouxte le quai d'embarquement du service de traversier Québec/Lévis du côté sud du fleuve, soit du côté de Lévis. J'ai donc, en plus d'observer le fleuve à cet endroit, eu le loisir de voir les traversiers aller à maintes reprises d'une rive à l'autre.
Puis un jour, par hasard, j'ai découvert que le mot Québec existait également sous la forme écrite suivante : K e b b e k .
Écrit de cette façon, le mot Kebbek forme un palindrome, c'est-à-dire que le mot peut être lu dans les deux sens.
Muni de cette nouvelle information, j'ai soudain eu l'idée de remplacer la ligne « là où les deux rives se rapprochent » (Québec), cette ligne invisible que va d'une rive à l'autre, par le mot Kebbek et m'imaginant en position stationnaire au-dessus du fleuve, voici l'image que mon esprit a su concevoir à partir de la transcription de ce mot (Kebbek) en lettres géantes entre les deux rives du fleuve :
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(Lévis) Rive sud | <-- K e b b e k --> | Rive nord (Québec)
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Ce qui est étonnant ici est que la lecture successive et répétée du mot « Kebbek », à partir de la droite et/ou ensuite de la gauche, procure une sensation de mouvement, de traversée, de passage d'une rive à l'autre, comme si on traversait le fleuve à l'exemple aujourd'hui des traversiers entre Lévis et Québec, et à l'exemple aussi des Amérindiens qui voilà bien longtemps traversaient le fleuve d'une rive à l'autre en canot.
Sans doute dira-t-on de tout cela que la graphie « Kebbek » découle du hasard. C'est fort possible et pourquoi pas? Par contre, hasard ou pas, cela ne nous empêche pas de laisser libre cours à notre imagination.
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Lors d'une traversée du fleuve Saint-Laurent, entre Lévis et Québec, on peut s'arrêter en plein centre, à égale distance entre les deux rives, et regarder alternativement les deux rives. On peut aussi faire la même chose en lisant mot Kebbek, soit parcourir des yeux le mot à partir de son centre en fixant au départ notre attention entre les deux lettres « b » du mot « Kebbek » .
Ainsi, en lisant le mot Kebbek à partir de son centre, lit-on deux fois la syllabe « bek », et syllabe « bek » qui a une consonnance pareille à celle du mot français « bec » .
Le rapport?
C'est avec le bec, la bouche, que l'on parle, que s'exprime une langue. Depuis la Conquête, pour les francophones, ça tourne pas mal autour de ce qui sort du bec. Depuis ce moment historique, la bataille des Plaines, la francophonie canadienne toute entière est en constante remise en question, en constante obligation de réaffirmer son droit d'expression, en constant questionnement quant à l'utilité de sa langue.
Pour toutes ces raisons qui nous ramènent à la question de la langue française au Canada, il est tout de même très étonnant de découvrir un mot venu de très loin, de l'amérindianité, d'un monde étranger à la francophonie, et qui se rapporte par sa seule consonnance à l'histoire d'un peuple qui se bat pour la survie de sa langue et que ce soit « là où les deux rives se rapprochent », Québec / Kebbek, que la francophonie canadienne a finalement réussi à s'établir de façon définitive et permanente en sol nord-américain.
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Oui mais le mot Kebbek (keb/bek) compte deux fois la syllabe « bek », deux fois le mot « bec » !
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Daniel verret