Les feuilles frissonnent.
Le ciel bleu gris se prépare à pleuvoir.
Le village est silencieux.
La lumière, les feuilles, le ciel et le village :
Éléments disparates,
Malgré tout emboîtés
Et appartenant à un ensemble beaucoup plus vaste.
Une auto passe devant la maison.
Autre élément,
Tout aussi disparate,
Qui se mêle à l’ensemble.
Assis,
Je tape.
On naît
Et on est.
Autour,
Ce que je ne suis,
Mais qui me suit.
Jeune,
Coupé j’étais
De mes désirs d’être, de mes rêves, de mes envies
Face à l’avenir
Qui est celui auquel j’appartiens aujourd’hui.
J’ai toujours aimé les mots,
Mais longtemps je les ai ignorés.
Et quand ils m’appelaient,
Je me refusais de croire qu'ils puissent s'adresser à moi.
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Le soleil cherche à se dissimuler.
Le vent a viré sud-ouest.
Tantôt la pluie :
Il en faut.
Et le « Tantôt la pluie » s’est pointé le nez,
À deux reprises
Et les deux fois, j’étais dehors,
Pinceau en main.
Bien entendu,
Il faut éviter de pogner les nerfs sous une pluie soudaine
Surtout quand on peinture
Et en plus, dans une échelle.
Sauf que l’eau qui tombait du toit
Se déversait
Exactement à l’endroit
Où j’avais placé draps de coton, pinceaux et pots de peinture
Pour ne pas les avoir dans les jambes
Et m’enfarger dedans.
En constatant où tombait l’eau du toit,
J’ai pogné les nerfs... et dit quelques gros mots.
nadagami