À l'heure six du matin et ciel mat teint en pleurs.
Donc, il est six heures du matin et voilà à quoi ressemble à ce moment précis de la journée l'artère principale du village.
C'est très différent de la ville, de la grande ville. C'est tranquille. Oui, oui, il y a des moments où ça brasse un peu plus. Et oui, ici comme ailleurs il y en a qui ont le pied pesant. Mais pour y vivre, il faut à la base aimer y vivre quasiment sans trop savoir pourquoi on aime.
C'est avec le temps que j'en suis venu à cette conclusion selon laquelle il est essentiel d'aimer y vivre pour faire partie des meubles, pour s'y arrêter, pour y passer quelques jours, pour y revenir. Par contre, j'aimerais bien que plus de gens découvrent le village et les environs. Mais pour y faire quoi? Qu'est-ce que les gens venus de l'extérieur pourraient bien faire lors d'un bref séjour à Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland tout en demeurant à l'intérieur des limites du village? En somme :
- Pourquoi venir et quoi faire à Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland?
À cette question, je réponds ceci :
Juste, et c'est suffisant, pour s'avouer et reconnaître que tout simplement on aime regarder les montagnes, les arbres, les nuages, le ciel bleu gris ennuagé et sans nuages, la pluie, le soleil, aussi le vent qui se glisse dans le feuillage des arbres, les fleurs, les chevreuils, les oiseaux, les ruisseaux, les champs, les clôtures, les animaux de la ferme, enfin la simplicité, le farniente, l'introspection, le repos, la marche, le contact direct avec la nature tout en étant sur le bord d'un chemin où passe une voiture qui, plusieurs fois, a le temps de disparaître avant qu'une autre passe à nouveau.
Daniel verret