C'est beaucoup plus difficile que je ne le croyais au départ, s'asseoir pour écrire. Mais j'y reviens tout le temps. Alors j'écris, pour recréer sur une page les mots qui apparaissent sur celle qui est en moi.
Parce que la création est un leurre. Tout existe déjà. Les mots que j'écris sont en moi. Mes mots sont la recréation de ce qui sommeille en mon for intérieur. Les mots s'échappent de mes doigts comme la sève tirée de l'érable au printemps. L'acériculteur ne crée pas la sève, ou encore l'eau d'érable; il ne fait qu'assurer sa récolte. Mais il a au moins le mérite, lui, de la récolter.
Quant à moi... ma sève, mes mots coulent mais se perdent emportés qu'ils sont par une volonté déglinguée. Recréer, reproduire, réécrire ces mots qui déjà existent.
Demain, il me faudra recréer de nouveau.
Daniel Verret