Accompagnée
D’un fort vent plaintif
Venu du sud.
Bang!
Ah non!
Vient de tomber à la renverse
Le bac de recyclage
Qui est sur le bord de la rue.
Misère!
Et le camion du recyclage
Qui est en face de la maison du voisin d’à côté.
Je n’ai pas une minute à perdre!
Tuque sur la tête,
Pieds nus dans mes bottes de caoutchouc,
Par-dessus ma robe de chambre
Un manteau d’hiver, le premier du bord, à peine attaché :
« Me voilà monsieur le camionneur-éboueur! »
Le vent est fort.
Les deux bottes dans l’eau,
Je ramasse du mieux que je peux
Boîtes de conserve,
Contenants de plastique,
Papiers de toutes sortes
Et remets le tout dans le bac.
Pendant que le bras télescopique
Soulève le bac
Pour ensuite déverser son contenu
Dans la benne du camion,
Je me précipite pour récupérer
Tout ce que le vent a emporté
Et qui est éparpillé le long du trottoir.
Le vent est fort.
Je peine à garder fermée ma robe de chambre.
Ce n’est pas chaud entre les deux jambes.
Un autre coup de vent... Holà!
Le camionneur redépose le bac sur le trottoir.
J’y jette ce que je tiens dans mes bras.
Le camionneur a le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Le voisin d’en face a le nez collé contre la vitre de la porte-avant.
Je me sens épié!!!
J’essaie de récupérer le plus possible
Tout ce qui traîne devant la maison
Et de l’autre côté de la rue.
Encore un coup de vent
Qui fait remonter ma robe de chambre.
Brrrrr!
Pas chaud.
Le camionneur dépose pour la deuxième fois
Le bac de recyclage
Et poursuit sa tournée.
Je jette un coup d’oeil tout autour
Et récupère
Les plus petits déchets qui traînent encore ici et là.
Je jette le tout dans le bac.
Voilà!
Je remonte le bac à l’arrière.
Encore un bon coup de vent.
Fait pas chaud entre les deux jambes.
On est beaucoup mieux dans la maison.
nadagami