Redoux

Parce qu’il fait froid.
Très.
Dehors,
On gèle.
 
((()))
 
C’était hier
Et les jours d’avant.
La bête s’est éloignée
Emportant avec elle
 
Sa menace.
Ce matin,
Tout est moins polaire.
Froid,
 
Oui ça l’est encore mais,
Pas autant.
C’est, comment dirais-je, froid
Sans être très très froid.
 
On est
Dans la zone des moins
À l’intérieur de laquelle, à l’extérieur,
On est bien.
 
((()))
 
Nuit :
La lumière
De la rue
Passe entre
 
Les lames
Des stores
Du salon.
Tantôt,
 
Non il ne faisait pas nuit.
Mais là, en ce moment,
Oui.
Tantôt, non.
 
Je suis assis
À la table de la cuisine.
Je m’endors.
J’ai les paupières lourdes.
 
Je bascule.
Ouais!
Je tape.
Les mots apparaissent sans trop de contrôle à l’écran.
 
Pas évident.
Il s’agit de poursuivre.
Sauf que mes paupières
Se referment.
 
Je continue.
Demain, je relirai.
Encore quelques mots.
Mes yeux sont fatigués.
 
Et pas que mes yeux...
J’étais parti dans le gris d’un moment comateux,
Dans un autre monde,
Irréel,
 
Mais réel puis...
(Douze heures plus tard)
Je me suis arrêté.
Je ne parvenais pas
 
À rester éveillé.
Il sera bientôt huit heures.
La bête n’a pas profité
Du reste de la nuit
 
Pour revenir.
On aura droit
À un redoux
Avant son retour.
 
 
nadagami