Matin;
Chargé d’humidité et de
Froid;
Il pleut.
Des autos, venant de villages voisins plus élevés en altitude, passent
Emmitouflées
De neige mouillée.
C’est le printemps,
Qu’on voudrait tout le temps chaud, sec,
En somme estival mais qui,
En cette région bellechassoise appalachienne, demeure hiémal.
Hiémal?
Oui.
Ce n’est pas de moi.
Un ange m’a glissé le mot à l’oreille.
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Faqu’à matin, i’ fait pas beau, pas chaud,
I’ vente fort,
Et i’ pleut.
C’est le premier du mois de mai.
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Le vent chahute,
Plaque contre les vitres les gouttes de pluie et
Contraint les branches encore dénudées des arbres à l’agitation.
Des bordures de toit dégoutte l’eau de pluie.
Temps de gouttes d’eau qu’échappent les formations nuageuses.
Toutes les surfaces mouillées
Reluisent davantage
Ce qui, en même temps,
Crée en surnombre les reflets
Qui altèrent la netteté des formes.
Tout cela à cause de
L’eau de pluie qui, une fois tombée,
Se transforme en une couche de vernis,
Fraîchement appliquée,
À la fois translucide
Et miroitante.
Tout ce qui est recouvert d’eau reflète,
Même l’asphalte qui en plus,
Parce que mouillée,
Amplifie le son qu’émet le roulement des pneus sur la chaussée.
La pluie crée une transparence réfléchissante qui
Se colle à tout.
Les reflets surgissent, se mêlent les uns les autres, déforment et
Éparpillent les étincellements de la lumière blafarde du jour.
nadagami