Ces ramifications de lettres sorties des zones sombres du temps passé
Qu'attire à elle la lueur du temps futur pour qu'éclaire
Le temps présent qui pressent les temps à venir qui pressent d'agir.
Pressentir ce qui presse,
Presser ce qui pressent,
Tout en souhaitant que celui ou celle qui pressent
Soit parmi ceux et celles qui pressent.
À moins que, à l'instar de la neige à tomber et qui tombera,
La vie ne soit qu'une prévision de ce qui est à venir
Et
Que l'on peut pressentir sans devoir se presser.
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Le ciel se couvre.
Le vent change de direction.
La neige dans les champs tourbillonne.
Les sommets de montagne cherchent à se confondre à la masse nuageuse.
Tantôt, il est évident qu'il neigera.
Tantôt, sur celle déjà au sol la neige s'accumulera.
Tantôt, en raison du vent des lames se formeront.
Tantôt, c'est écrit dans le ciel, on pelletera.
Pas présentement.
Tantôt.
Mais présentement,
Je sais tantôt.
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T'as vu la fumée de la cheminée qui fuit vers le nord?
Oui.
Il neigera.
Ah!
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Et malgré tout ce qui est annoncé, prédit, pressenti,
En moi, il y a cette petite voix,
Que parfois je souhaiterais beaucoup moins audible, qui,
au sujet de ma langue, me susurre des conseils qui me troublent.
Quand je pense à demain, il m'arrive de craindre ma langue.
Parce qu'elle me conduit en des lieux empreints d'ascétisme,
D'immatérialité, d'irrationalisme.
Ouin! rien'q'ça.
nadagami