Hormis les feuilles poussées par le vent,
Sous l’éclairage des lampadaires,
Rien ne bouge.
Le village est tranquille;
La Rue désertée,
D’un silence pantouflard.
Il y a du hockey à la télé.
Mais alors que, loin d’ici,
On se dispute la victoire sur une glace,
Les montagnes,
Depuis très tôt ce matin et
Encore ce soir,
Échappent un vent qui déboule
Par vagues successives
Pour,
En fin de course,
S’échouer au milieu de la chaussée
De la Rue désertée.
Vingt heures trente,
La pluie se mêle au vent chaud venu du sud.
Pendant ce temps,
Dans la maison,
Le frigo
S’en tape pas mal
Du temps qu’il fait dehors,
Du hockey,
De la Rue déserte.
Beau temps mauvais temps,
Été comme hiver et printemps comme automne,
Pour le frigo,
Il importe de faire du frette.
Hé, vous! Que faites-vous dans la vie?
Moi?
Oui, vous!
Du frette.
Ah!
Mais alors, et pardonnez-moi si mes propos vous froissent,
Pourrait-on dire de vous que vous êtes semblable à un robot?
Bin oui! C’est ce que je suis :
Un robot qui produit du frette.
Le poêle, la balayeuse, la laveuse et moi,
On est tous des robots.
Comme l’humain
Qui ne fait que ce qu’il a à faire.
Dehors,
De la toiture
Tombent des gouttes d’eau
Qui terminent leur course,
Comme des robots programmés,
En faisant raisonner le conduit de métal
Qui éloigne du solage de la maison
L’eau tombée sur la toiture et
Qu’achemine plus bas la gouttière.
On ne fait
Que ce qu’on a à faire.
Dehors,
La pluie poussée par le vent
Tombe et
Mouille.
nadagami