Attendre quelques secondes
Les doigts au-dessus du clavier
Jusqu’à ce que l’emporte l’envie d’enfoncer une première touche.
S’asseoir,
Comme si le temps en tout temps n’était que journée achevée,
Comme si était déjà terminée la journée
En ce début de matinée.
S’asseoir enfin
Pour regarder passer le temps,
Le temps passé de la journée qui plus tard achèvera,
Mais qui achevée toujours de temps il lui manque.
Mais en même temps,
Temps qui,
Partout,
Passe, use et transforme.
Asseoir aussi la conscience
Sur un socle d’immuabilité
Pour ressentir
Le flux invisible du temps
Qui vient d’où on ne sait,
Qui va d’où il vient,
Emportant avec lui
Ce qui était et qui sera.
Dehors,
Le vent souffle du sud
Alors que les feuilles des arbres dévoilent son flux invisible,
Lui qui passe comme le temps.
S’asseoir,
Comme si c’était le soir
Pour ainsi surseoir
À la crainte du temps pressoir.
- 000 - 000 -
Comment écrire
Quand on est convaincu de n’avoir plus à rien dire?
Comme le temps.
Et les mots depuis le bout des doigts de fuir tout le temps.
nadagami