Feuilles éparpillées
Sur le sol.
Le ciel est gris,
Le mercure,
À l’orée du zéro.
Branches en partie dénudées.
Vision squelettique
De l’environnement forestier.
On ne se surprend donc pas
De voir sans arrêt,
Depuis qu’on est dehors,
Tomber,
Emportées par la brise
À peine perceptible,
Emportées par la dégénérescence
Emportées
Par la rigueur du climat,
Une feuille,
Une autre,
Une de plus,
Deux et même trois simultanément,
Ici,
Tout juste à côté,
Un peu plus loin,
Près de la clôture,
Là-bas,
Au bout du terrain,
Chez nos voisins.
Pendant ce temps,
Alors que partout
Tombent les feuilles
Mais pas toutes,
On retourne le tas de compost.
Le couvert nuageux s’étiole.
À l’ouest, le ciel passe au bleu.
La grisaille du ciel fuit vers l'est.
La cour s’ensoleille.
Sonnent les cloches.
Il est midi.
La chaleur est bonne.
On poursuivra après le dîner.
* 8 *
Le vent s’est levé,
Mais demeure léger.
On récupère
Les feuilles au sol
Et on les convertit
En paillis.
Les grappes de fruits
Des cormiers ont disparu,
Les merles itou.
On sert les outils.
On remonte la Rue
Le vent en pleine face.
On revient à la maison
Le vent dans le dos.
nadagami