Évidemment
Dans le noir,
À moitié endormi,
Évidemment
À moitié éveillé,
Voilà que la solitude
Décide de combler
Le vide de notre insomnie.
Bin coudonc!
On a à peine
Ouvert les yeux,
À peine pris conscience
Que c'est encore la nuit,
À peine réalisé
Qu’on ne rêve pas,
Et voilà
Que la solitude
Se presse
Pour nous tenir compagnie
Parce qu’il y a elle,
La solitude,
Et nous (moi),
Qui sommes seul éveillé mais en compagnie de la solitude.
Et elle ne perd pas de temps la solitude.
Voilà que sans tarder elle me confie
Qu’elle est triste, très triste,
Parce qu’elle se sent abandonnée, inutile, oubliée.
En plus, la solitude de m’expliquer sans rire
Qu’elle ne peut pas vivre seule
Parce qu’elle-même ne ressent pas ce qu’elle est.
En fait, elle s’accepte comme elle est et sans rechigner.
Par contre,
Pour qu’elle soit,
Ce sont les gens qui doivent la ressentir
Et pour ce faire, ils doivent affronter la solitude.
Sauf qu’il y a toutes ces bébelles qu’on traîne partout,
Qu’on tient dans nos mains, sur nos oreilles,
Qu’on regarde et qu’on écoute,
Au moyen desquelles on communique presque tout le temps.
La solitude se sent rejetée.
Tellement qu’elle sacrifie une partie de sa propre existence
Afin de trouver une oreille attentive
Qui serait prête à l’écouter.
Je l’ai écoutée,
Sauf que je ne sais pas quoi faire.
Il y a en plus que dans mon cas,
La solitude fait partie de ma vie.
Mais pas tout le temps
Parce que moi aussi
Je passe beaucoup de temps
Devant un écran.
Il n’empêche toutefois
Que j’ai tout de même apprécié cette rencontre avec la solitude.
Ça m’a fait du bien de comprendre,
Que la solitude et moi, c’est deux
Et que pour ressentir
De la solitude,
Il faut être deux :
La personne qui ressent la solitude et la solitude elle-même.
nadagami