Et brillent
Les herbes blanches
Où s’y épanchent
Les rayons du soleil
Qui, depuis le réveil,
S’affairent à titiller
La rosée prête à briller.
Témoins de cette brillance
Répandue sans surveillance,
Les yeux qui s’écarquillent
Bien que les miens s’écartillent.
Mais ils ne peuvent s’écartiller,
Seulement s’écarquiller.
Toujours on revient à la faute
Et mon originalité qui tressaute
Telle cette blanche rosée,
Sur laquelle le regard est posé,
Qui pour d’aucuns n’est que froid
Et dont la vue suscite l’effroi.
Mais autant à gauche qu’à droite,
Rien de cette fausseté maladroite,
Même par-delà les étendues de rosée,
Ne dit que beauté et froid sont opposés.
Mais à force de répéter
Ce qui paraît être infaillible vérité,
Comme le froid, face à ma langue,
À cause des redites, je tangue.
Mes mots viennent d’un passé
Et les vérités jamais dépassées
Que ma langue me transmet,
Ce sont à elles que je m’en remets.
Desséchées tout le temps de l’hiver,
Durant les mois pauvres en lumière,
Les herbes jaunies brillantes de rosée
Reverdiront une fois l’hiver indisposé.
Notre langue a une histoire,
Qui n’est pas dérisoire
Et tenue loin des discours faux
Ses mots sont, tel le froid, si beaux.
nadagami