Et si c’était faux?
Ce matin,
Au réveil et juste avant que je ne sorte du lit,
Ont résonné en moi ces quelques mots :
Sois et tout ira.
En ce moment, il est moins tôt que tantôt.
J’enfonce les touches du clavier.
Dehors,
Sous un ciel gris,
Immobiles,
Les feuilles pendent mollement.
Sois?
Avec toute cette culpabilité que je charrie,
Ce ne sera pas facile.
En moi, souvent, très présent, le doute.
En plus,
Ce désir jamais comblé de toujours mieux maîtriser à l’écrit ma langue.
Sauf que, hein, ma langue,
Elle en a pour combien de temps encore en ces terres qui sont siennes?
Clignote le curseur.
J’attends.
Mes doigts enfoncent les touches.
Mes yeux découvrent les mots qui sont tapés.
(Sois)... et tout ira,
Mais à la condition que tu sois.
Devant,
Le vide de l’inconnu de la journée qui vient
Bien que déjà on sache qu’une partie de la journée sera consacrée
À la tonte de la pelouse.
Du moins,
C’est ce qui est prévu.
Devant, là, en ce moment,
L’écran
Et la présence de la ligne non encore tapée
Qui toujours précède.
nadagami