Et on le devine, sans se priver
De la moindre parcelle
De tout l’espace à être conquis par le gel.
Envahissant,
Oppressant,
Il s’installe
Et, son absolue intransigeance, étale.
Le froid
Venu tout droit
Du nord
Est maintenant maître à bord.
S’accrochant à la blancheur lunaire
Tombée avec les neiges premières,
Voilà que son invisibilité s’attaque aux ombres
Grâce aux scintillements des flocons dont le sol s’encombre.
De leur côté, les conifères se dressent
À travers les feuillus en détresse
Tandis que, frimassées, les montagnes
Silencieuses observent la flore qui stagne.
Le froid hivernal est donc de retour
Après un long détour,
Repoussé et banni qu’il avait été
Pour la durée des mois de l’été.
Mais toujours il revient
Et à son contact, de sa dureté on se souvient.
Quant à la nature qui durant l’été partout exulte,
Le temps des grands froids son action demeure occulte.
Mais au moins pendant ce temps,
La terre ensemencée et cultivée se détend.
Protégée du froid sous le couvert de neige, elle se repose
Pour qu’ensuite, régénérée, cultures et animaux en disposent.
Et alors que le vent perceptible souffle
De son côté, le froid invisible de lui-même emmitoufle.
Partout et sans retenue il étale sa présence,
Au point d’être par moments d’une oppressante exubérance.
Nadagami