Et ainsi n’ai-je
De mon enfance que des souvenirs
Qui, à la dimension ludique de l’hiver, m’aident à revenir.
Il faut chauffer la maison.
En même temps, ma mémoire me met en liaison
Avec des scènes qui me ramènent
À une période de joies saines.
Par la suite, j’ai grandi,
Vieilli.
Je me suis affirmé.
Les différences se sont confirmées.
Tombe la neige.
Mais pourquoi aujourd’hui traîne-je
Autant de tristesse en mon coeur
Alors que de si beaux souvenirs chantent en choeur?
La vie a été difficile.
Souvent désarçonné j’ai été face à l’indocile
Réalité du désir tellement répandu de domination
Qui semble se nourrir à même la damnation.
Seul à regarder le fleuve,
En ces périodes au cours desquelles se succédaient les épreuves
Si fréquemment pareilles,
Je me demandais alors pourquoi tant de misère pour si peu d’éveil.
D’aucuns soutiennent qu’il est toujours possible de choisir.
Mais si au départ on nous apprend à moisir,
Très vite l’habitude est prise
Et par la suite, difficile il est de se libérer d’une telle emprise.
Tombe la neige.
Bien que n’ai-je
Que très tardivement découvert ce que hier je me refusais,
Aujourd’hui je comprends pourquoi de fuites j’abusais.
Tranquillement,
Même tardivement,
Je continue d’apprendre à toujours mieux marcher
Et pour savoir qui vraiment je suis, toujours il me faut charcher.
Nadagami