De prendre le temps de nous asseoir pour écrire.
Et à peine avons-nous commencé à taper
Que déjà nos mots nous donnent envie de décamper.
Tout cela arrive
Alors que rien n’arrive,
Bien que nous ayons l’impression d’être sur un navire
Et que tout ce qui nous entoure chavire.
Sauf que nous nous sentons obligé d’écrire.
Dehors, une douce brise souffle et nous en-dedans, de ne rien ressentir.
Et de nous mettre à bailler,
Et contre le sommeil de batailler.
En fait, nous nous devons de le concéder,
Nous n’avons rien à écrire tout en nous sentant obliger de procéder.
On continue donc à taper
Et en même temps, par l’endormitoire de nous faire happer.
Le temps passe.
Notre médiocrité nous dépasse.
Et depuis que nous nous sommes assis pour que nos doigts tapent,
Chaque ligne devient une difficile étape
À franchir
Tandis que notre cerveau cherche à nous affranchir
De ce penchant
Qui alimente cette impression d’être dans le champ.
Mais c’est la vie
Qui, en plus, ne nous demande jamais notre avis.
Pour le reste, nous constatons cette manie de faire tout dérailler
Pour qu’ensuite notre fausse humilité nous pousse à brailler.
Passe malgré tout le temps
En attendant
Que le dernier mot arrive
Alors que nous emporte notre dérive.
On achève.
L’activité a été brève.
Quant à la correction,
Il faudra cependant nous la taper sans exception.
Nadagami