Quant à nous, il s’agit d’embarquer.
L’hiver ici,
C’est un voyage obligé et sans raccourci.
Après le solstice,
Ce sera le supplice
Des gros frettes
Qui nous grugent jusqu’au squelette.
Mais le plus difficile de l’hiver,
Et chaque fois qu’il en tombe on est viré à l’envers,
C’est la pluie
Et le sol recouvert de glace qui reluit.
Comme ce matin,
Alors qu’on s’imagine devoir chausser des patins
Étant donné qu’hier après-midi on a eu droit à de la pluie
Et qu’après une nuit sous zéro, de glace le sol est enduit.
Mais une fois dehors, vite on en vient à presque l’oublier,
À l’affût qu’on est de toute l’information que nos pieds
Nous transmettent alors que, nous déplaçant sur la glace cahoteuse,
Il nous arrive d’effectuer quelques steppettes tout à fait prodigieuses.
Du pied gauche le pied droit s’enfuit,
La longueur du pas on réduit.
Et comme on peut perdre l’équilibre facilement,
Les bras soulevés on marche sans empressement.
Il faut savoir que de tomber sur le sol glacé
Recouvert de nombreuses petites mottes de neige gelées
Risque fort de faire très mal.
Faque, hein tsé, jamais sur la glace on n’enfonce du pied la pédale.
De toute façon, même si la situation risque fort de nous déplaire,
Il s’agit surtout de ne pas se retrouver les quatre fers en l’air.
C’est gelé partout et bin dur.
Faqu’on ravale et on endure.
C’est cela l’hiver.
Et c’est un fait que la saison froide nous vire à l’envers.
Mais une fois les Fêtes passées,
Le périple se poursuit et le frette de moins nous embarrasser.
Nadagami