Ce matin,
Comme vous êtes...
Votre chapeau est si...
Quoi, mon chapeau?
Qu’est-ce qu’il a?
Il ne vous plait pas?
Pourtant, c’est, me semble-t-il, mon plus beau!
Non! Non! Non!
Je me suis mal exprimé...
Ou plutôt pas assez.
Comment dirais-je?
Madame,
Ce matin,
Comme vous êtes ravissante
Coiffée de ce chapeau sans cesse changeant.
Vous êtes sérieux?
Rassurez-moi : vous vous moquez ou pas de moi?
Je souhaite que non parce que, encore ce matin,
J’ai longtemps hésité car j’entretenais quelques doutes...
Mais non!
Il vous va à merveille ce chapeau, madame La Montagne.
À la fois blanc et à la fois de tous les tons de gris,
On a l’impression que,
Tel un long nuage boursoufflé
Poussé par une brise légère
Sous un ciel bleu,
Votre chapeau glisse sur votre tête,
Qu’il est en mouvement,
Que le soleil qui le surplombe
Devient une fleur de lumière
Qui le fait éclater en mille scintillements lumineux.
Eee...
Ha!
Vous l’aimez?
Et vous trouvez qu’il me va bien?
Bien sûr madame La Montagne,
Vous qui ce matin êtes si rayonnante,
Si verdoyante de branches de conifères,
Si magnifiquement marquée de taches de neige blanche
Qui mettent en relief
La forme parfaite de votre rondeur
Et face à laquelle on sent monter en nous une envie d’escalade
Et aussi d’une promenade
Dans le vallon
Qui vous sépare de votre voisine,
Qui, je sais, est votre cousine,
Mais qui,
Jalouse comme elle est,
N’acceptera jamais
Que je me contente de vous escalader
Sans lui rendre une visite équivalente.
Dans ce cas, mon cher ami,
Moi, dame La Montagne, je vous attends à mon sommet
Et appelle sur le champ ma cousine pour l’avertir de votre visite
Sur nos sommets respectifs où vous pourrez vous désaltérez sans retenue.
Comme j’ai hâte d’y être!
De ce pas,
Je cours vers vous
Et le plus rapidement possible je me hisse à votre sommet.
nadagami