Tandis que la lumière du jour chasse la grisaille de la nuit, que notre esprit vogue entre images évanescentes des rêves et réalité matérielle du jour, les premiers bruits du village qui se réveille résonnent en se répandant sans brisure par vagues sonores entre les murs des maisons. La rue Principale, artère vitale du village, recommence à se lamenter sous le roulis des pneus des autos, camions et motos. Au-dessus, les nuages se bousculent comme si rien n'avait été encore décidé du temps qu'il fera. Puis, pendant quelques secondes, tout s'arrête. Le silence règne à nouveau comme en pleine nuit. Mais ça ne dure pas. Les bruits commencent à s'entremêler : une voiture remonte la rue, un camion recule, le moteur d'un véhicule en arrêt tourne. Le silence revient. L'heure avance. Déjà une autre auto passe devant la maison, suivie d'une autre. La durée des silence s'amenuise. La vitesse des véhicules augmentent de même que l'intensité des bruits.
C'est reparti. Le silence est devenu à son tour silencieux sous de si lents cieux qui ignorent encore quel temps il fera aujourd'hui.
Daniel verret