Le couvert nuageux, soulevé,
Le soleil dans l’indifférence, levé,
La blancheur grisâtre céleste, crevassée.
Il fait froid dans la maison.
Le chien d’à-côté aboie.
À l’épicerie, comme il se doit,
Se succèdent les livraisons.
Les journées passent.
J’ai les doigts plutôt silencieux,
Mais je me sais irrévérencieux.
Il faut donc que je me dépasse.
Quelques mots tapés
Que je regarde apparaître,
Ce qui m’aide à renaître
D’un moral quelque peu sapé.
En fait, je n’ai rien à dire
Bien que, pourtant,
Je trouve très tentant,
Je me répète je le sais, de le redire.
Exprimer l’absence,
Pour qu’elle soit,
Et alors on perçoit
Sa présence.
Et toujours le temps se tasse,
Ce temps qu’on ne voit pas
Et dont chaque seconde est un trépas,
Mais qui jamais ne trépasse.
Ainsi naissent mes mots sur la page,
Car jamais je ne cesse de ressentir
Et grâce à eux j'évite de me sentir,
Même si dorée, dans une cage.
Et ils m’emportent,
Ces mots venus
Sans que rien ne soit d’avance convenu,
Et ainsi à la déprime je ferme la porte.
nadagami