Mon Disneyland,
Dont l’histoire,
Nourrice de ma mémoire,
Rapporte celle du petit monde,
Jugé immonde,
Toujours négligé,
Toujours obligé.
Ils vivaient entassés dans les bas,
Leur exil a suscité des débats :
De l’Abitibi, du Saguenay et de la Mauricie
On a parlé, mais pas tellement d’ici.
Comme partout ailleurs dans ce temps-là, il y a l’église
Qui, en français, colonise
Et qui veut des temples
Tout en se voulant exemple.
Tant de mots à lire
Sur le net pour y découvrir
L’histoire d’une misère
Grâce à laquelle tout prospère.
Ici, c’est le quotidien
Qu’on retient,
Celui des cultivateurs
Toujours en labeur.
Parce que pour vouloir venir rester ici,
Il y a de cela plusieurs décennies,
Il fallait vraiment n’avoir rien dans les poches
Tant la terre s’est révélée être de roches.
Mais hormis la terre,
Que pouvaient-ils faire?
Être manoeuvres
Dans ce qui désoeuvre.
Abandonnés,
Dominés,
Assujettis...
Et gentils.
Ils étaient travaillants,
Très vaillants,
Pas très portés sur les études
En raison d’un quotidien trop rude.
Il faut avoir vécu dans les hauts
Pour découvrir qui sont nos vrais héros
Et où le français y est meilleur,
Au contraire de ce qu’on en dit ailleurs.
Nadagami