Au-dessus des Trois-Soeurs
S’épanche en douce luminosité matinale
La boule jaune orangé.
Sur le sol recouvert de neige,
Les ombres s’étirent vers l’ouest.
Le vent fort et soutenu des derniers jours
A sculpté,
En se glissant à travers la neige qui recouvre les champs,
Une mer d’immobilité photographique
Recouverte de moutons
Qui s’étend,
Partout pareille,
Jusqu’où se mêlent les champs enneigés à la forêt de conifères.
À l’exception du mince filet de fumée de cheminée
Qui flotte à peine plus haut que le toit des maisons et bâtiments,
Rien ne bouge
Bien qu’en même temps
Ressorte l’élan maintenant évanoui du vent sur la neige.
Bordé à l’est et au sud par les montagnes,
Retenu au nord et à l’ouest
Par la ceinture que dessine le pied des collines environnantes,
La mer de neige durcie
Recouvre le sol gelé dont le repos obligé achève.
En vient à tout envelopper de sa présence,
Tandis que s’élève l’astre à la rondeur immuable,
Le calme si intense
De ce paysage champêtre d’hiver
Qu’on s'imagine être sous l’emprise
D’un état d’immuabilité irrépressible.
Mais en même temps
Et en raison de la beauté pénétrante des lieux,
Émane un état de bien-être qui conduit au recueillement.
C’est alors que se consolide la sensation
D’être blotti dans le creux d’une main
À la fois puissante et protectrice.
Le jour se lève.
La mer de neige rongée par le vent
S’étale sous nos yeux
Sous la lumière que prodigue le soleil.
Et tandis qu’on regarde cette étendue de blancheur froide,
On en vient à se sentir bien parce que c’est beau,
Parce qu’on est frappé par l’étendue majestueuse du décor,
Parce qu’on sait le tout éphémère.
nadagami