Vivre
De l’écriture;
Vivre
L’écriture.
On se glisse hors du lit le matin
Avec en tête la confusion née de l’apposition
De deux courtes phrases maintes fois répétées
Et pour lesquelles l’action se déroule à l’infinitif.
Il fait beau.
Le ciel est majestueusement bleu soleil levant,
Les ombres, moins étalées qu’en plein hiver,
Le vent, sans souffle.
Soudain,
Un nuage
Et la maison de se retrouver
Dans la luminescence blafarde d’une zone ombrée.
Je n’en vivrai
Peut-être jamais
Mais à tout jamais
Il me faudra la vivre,
L’écriture,
La transmutation
De la perception sensible
En mots.
Le plus difficile
Sera
De rester
Assis.
Les ombres se déplacent.
En longues bandes filent vers l’est les nuages.
Dehors, les gens s’activent.
Montent et descendent la rue Principale autos et camions.
---
Chemin Taché,
Chemin qu’un jour,
Voilà de cela plusieurs années,
J’ai découvert par hasard.
Pourquoi ce chemin si long qui,
De village en village,
Va depuis la maison
Loin vers l’est?
Dans les bas,
La route 132,
On comprend
Avec toutes ces maisons qui la longent.
Mais ici surgissent le long de la route 216
Des villages souvent dévitalisés à peine centenaires,
Séparés les uns des autres par la forêt
Ainsi que par des champs qui ne sont plus fauchés.
Cette incompréhension, c’était hier.
Aujourd’hui, on comprend mieux.
Il fallait occuper le territoire
Et occuper les gens pour qu’ils restent.
Puis,
On a beurré épais.
La terre, dans les hauts,
On la disait très bonne et prometteuse de hauts rendements.
Les agents de colonisation ont viré dans l’optimisme démesuré.
Sauf que l’habitant,
Coincé à l’intérieur des terres seigneuriales de plus en plus morcelées,
Foutait le camp aux États-Unis.
On a donc ouvert le chemin Taché,
Jamais tout à fait complété
Parce que la terre promise
N’a pas rempli ses promesses.
Sur papier par contre,
Ce chemin,
Complété d’un bout à l’autre,
Il existe.
J’aurais aimé le traverser en entier,
Me taper un long tour de machine
Pour finalement aboutir dans la vallée de la Matapédia
Sans avoir à emprunter ni la 20 ni la 132.
Je le sais,
Ça fait bébé.
Mais j’aimerais bien de mon vivant
Savoir carrossable d’un bout à l’autre ce chemin.
---
Tantôt,
Permutation des pneus.
Par contre,
De la neige est prévue pour demain.
Mais bon,
Qu’est-ce que tu veux qu’on fèze?
D’un autre côté, il ne serait pas étonnant que la semaine prochaine,
Le mercure grimpe au-dessus de vingt degrés Celsius.
---
Tranquillement,
Très tranquillement,
Sans empressement donc,
On a poursuivi le ménage de la cour arrière.
Ce sera long
Avant de pouvoir oublier notre blessure.
Du froid, de la chaleur et des exercices
Sont recommandés.
Comme on voudrait être déjà sur pied,
Ne plus ressentir de douleur,
Reprendre nos vilaines habitudes (être assis tout croche!)
Et surtout oublier qu’il faut ralentir.
Il fait beau dehors.
Dans la cour, il n’y a pour ainsi dire plus de neige.
Le printemps est enfin de retour.
Demain et après-demain, il se peut qu’il neige.
Nadagami
De l’écriture;
Vivre
L’écriture.
On se glisse hors du lit le matin
Avec en tête la confusion née de l’apposition
De deux courtes phrases maintes fois répétées
Et pour lesquelles l’action se déroule à l’infinitif.
Il fait beau.
Le ciel est majestueusement bleu soleil levant,
Les ombres, moins étalées qu’en plein hiver,
Le vent, sans souffle.
Soudain,
Un nuage
Et la maison de se retrouver
Dans la luminescence blafarde d’une zone ombrée.
Je n’en vivrai
Peut-être jamais
Mais à tout jamais
Il me faudra la vivre,
L’écriture,
La transmutation
De la perception sensible
En mots.
Le plus difficile
Sera
De rester
Assis.
Les ombres se déplacent.
En longues bandes filent vers l’est les nuages.
Dehors, les gens s’activent.
Montent et descendent la rue Principale autos et camions.
---
Chemin Taché,
Chemin qu’un jour,
Voilà de cela plusieurs années,
J’ai découvert par hasard.
Pourquoi ce chemin si long qui,
De village en village,
Va depuis la maison
Loin vers l’est?
Dans les bas,
La route 132,
On comprend
Avec toutes ces maisons qui la longent.
Mais ici surgissent le long de la route 216
Des villages souvent dévitalisés à peine centenaires,
Séparés les uns des autres par la forêt
Ainsi que par des champs qui ne sont plus fauchés.
Cette incompréhension, c’était hier.
Aujourd’hui, on comprend mieux.
Il fallait occuper le territoire
Et occuper les gens pour qu’ils restent.
Puis,
On a beurré épais.
La terre, dans les hauts,
On la disait très bonne et prometteuse de hauts rendements.
Les agents de colonisation ont viré dans l’optimisme démesuré.
Sauf que l’habitant,
Coincé à l’intérieur des terres seigneuriales de plus en plus morcelées,
Foutait le camp aux États-Unis.
On a donc ouvert le chemin Taché,
Jamais tout à fait complété
Parce que la terre promise
N’a pas rempli ses promesses.
Sur papier par contre,
Ce chemin,
Complété d’un bout à l’autre,
Il existe.
J’aurais aimé le traverser en entier,
Me taper un long tour de machine
Pour finalement aboutir dans la vallée de la Matapédia
Sans avoir à emprunter ni la 20 ni la 132.
Je le sais,
Ça fait bébé.
Mais j’aimerais bien de mon vivant
Savoir carrossable d’un bout à l’autre ce chemin.
---
Tantôt,
Permutation des pneus.
Par contre,
De la neige est prévue pour demain.
Mais bon,
Qu’est-ce que tu veux qu’on fèze?
D’un autre côté, il ne serait pas étonnant que la semaine prochaine,
Le mercure grimpe au-dessus de vingt degrés Celsius.
---
Tranquillement,
Très tranquillement,
Sans empressement donc,
On a poursuivi le ménage de la cour arrière.
Ce sera long
Avant de pouvoir oublier notre blessure.
Du froid, de la chaleur et des exercices
Sont recommandés.
Comme on voudrait être déjà sur pied,
Ne plus ressentir de douleur,
Reprendre nos vilaines habitudes (être assis tout croche!)
Et surtout oublier qu’il faut ralentir.
Il fait beau dehors.
Dans la cour, il n’y a pour ainsi dire plus de neige.
Le printemps est enfin de retour.
Demain et après-demain, il se peut qu’il neige.
Nadagami