Encore ce matin,
Les mots?
D’eux n’émane que le silence.
Conséquemment :
Nous tapons pour ensuite tout effacer.
Surgit, alors qu’on s’exécute, ce qu’on redoute le plus :
Le doute.
Dehors et qui s’accumule sur le sol,
Une neige
Poudrée
Lourde à manoeuvrer.
On s’entête,
Sauf que sur la feuille blanche
Éveillent tant de lassitude les mots
Qu’on s’empresse de les effacer.
Dehors,
Du côté le plus éloigné de la maison de la montée des autos,
Un ourlet d’une neige entassée sur le long
Au moyen d’une gratte.
Sur le comptoir,
Empilée et pêle-mêle,
La vaisselle
Du souper d’hier et du petit-déjeuner de ce matin.
Par la fenêtre
Juste au-dessus de l’évier de la cuisine,
Pénètre d’un soleil qui réussit à percer la lumière,
Mais qui très vite cesse de réverbérer sur le comptoir.
Sur le clavier,
Des doigts
Qui s’agitent,
Qui s’immobilisent.
Dehors,
De la neige à pelleter,
Sur le comptoir de la cuisine,
De la vaisselle à laver.
Nous avons tapé, effacé, retapé.
Après hésitations,
Nous avons relu ce qui n’avait pas été effacé sur la page à l’écran
Et soudain, nous nous sommes senti plus sûr de nous.
Nadagami