Le ciel est gris.
On enfile nos bottes à tube et ensuite,
Mais seulement après ces quelques mots,
On filera dehors.
Tantôt, au cours de la nuit, il a plu.
On dormait.
Soudain, on s’est réveillé.
Comme il pleuvait,
On a écouté le pianotage de la pluie sur la toiture de tôle.
On ne pensait à rien.
Puis, on s’est finalement rendormi.
Parfois il nous arrive
De ne penser à rien.
Vraiment à rien.
Mais c’est rare.
Il y a toujours quelque chose qui nous trotte dans la tête.
Pendant tout ce temps toutefois,
On empêche nos doigts
De parler,
D’enfoncer librement les touches du clavier,
De dire ce qu’ils ont à dire
Et nous quand ils enfoncent les touches,
De les écouter
En lisant les mots
Qui naissent
Sans effort
Sur la feuille.
Voilà.
Ce n’est que cela en ce moment,
Que quelques mots
Qui naissent sur une page blanche d’un écran de portable.
« Sauf qu'il est question ici d’une autre fois »,
De celle qui succédera
À celle qui la précède
Et qui précédera celle qui la suit.
Il se peut aussi qu’il y en ait trop de ces fois.
Qu’importe!
Un jour,
Voilà de cela plusieurs années,
On s’est rendu en ce lieu reconnu comme étant nulle part.
Devant, on s’en doute, le vide.
Derrière, le vite itou.
Au-dessus et en dessous, en haut et en bas,
Le vide.
Tout autour donc, que le vide.
Mais nous,
On se sentait plein.
Puis de nulle part, on est revenu.
On avait juste fermé les yeux.
Par la suite,
On ne sait plus.
Mais est-ce important?
Pas vraiment.
On est
Et un jour,
On ne sera plus.
C’est la vie
Qui est d’être
Et de ne pas être.
Le temps passe.
Les mots s’y collent,
Suivent la même direction,
S’engagent sur le chemin que le temps trace.
Sera donc
Une autre fois.
Pourquoi?
Parce qu’en ce moment, elle n’est pas.
Nadagami