Peu empressé,
Repousse sans conviction
Les ténèbres de la nuit.
Le versant des montagnes
Opposé au lever du jour
Baigne dans l’ambigüité gris pâle
De la nuit froide si lente à s’évanouir.
Il en va de même du village
Alors que la fumée des cheminées
S’élève dans l’espace ombré
Que génère la lignée de monts enneigés.
Tarde donc le déploiement de la lumière du jour levant
Comme si elle redoutait
Le contact direct avec le froid frigorifiant
Qui rôde en tous lieux
Et que permettent de soupçonner la rigueur
Les vitres en partie recouvertes de givre
Qui retiennent à l’extérieur
La beauté assassine de l’hiver.
Quant au ciel enfin débarrassé ce matin
De toute trace nuageuse,
Il est
D’une fine bleuité délavée.
Et tandis qu’impatient on cherche du regard
Les premiers jets de lumière franche du soleil,
À nos yeux ne s’offrent
Que des étendues aux couleurs mates.
Ainsi se déploie tôt ce matin l’hiver impitoyable
De janvier
Au cours duquel le froid est maître
Et qui oblige à tenir chaudes les maisons.
Puis, enfin, le soleil d’échapper
Ses premiers rayons de lumière jaune
Au-dessus de la ligne de faîte des montagnes et en même temps,
D’inonder de sa luminosité le village tout entier.
nadagami