Le ciel,
Quelque peu ennuagé,
Quelque peu bardé de bleu,
Éclabousse tout et sans retenue
De lumière chaude.
Tantôt la vaisselle.
N’est que souffle très léger le vent.
La neige fond.
Entraînée par la pente du sol,
L’eau froide de la fonte ruisselle
Et creuse de longs canaux sinueux
Dans la glace qui recouvre
Les surfaces tenues déblayées tout l’hiver.
Il fait beau.
Tantôt la vaisselle.
La chaleur qui se répand
Permet un port plus désinvolte
Du manteau d’hiver
Et ainsi guinde moins l’allure des passants.
Ici et là,
Les merles d’Amérique,
Nombreux, fébriles,
Bientôt batailleurs,
S’affairent à délimiter,
Et par la suite à le défendre,
Le territoire nécessaire à chacun des couples
Pour mener à terme la reproduction de l’espèce.
Tantôt, la vaisselle.
Ce matin dans Ville-Marie,
Le long du rang,
À l’orée du bois,
Des dindons sauvages.
Écrire, oui mais pour combien de temps encore?
Parfois, je vois la mort,
Là-bas,
Au loin.
Peut-être est-elle plus près.
Mais d’ici, là-bas, je la vois.
On n’a pas le choix.
Tantôt la vaisselle.
Je tape.
Le temps fuit.
J’écris,
Mais pas trop vite.
Les mots m’emportent.
Ici et là,
Des chemins
Qui vont et viennent.
Ici et là,
Des routes,
Des rangs,
Asphaltés,
De gravelle.
Faque c’est ça.
Il fait beau.
Ça sent le printemps.
À plein.
La vaisselle m’attend
Alors que moi j’attends de faire la vaisselle,
Qui ne se fera pas
Toute seule
Mais que je serai seul
À faire.
nadagami