Pour juste enfoncer les touches
Et en même temps voir apparaître des mots.
Dehors,
Tout est gris.
Ce matin,
La brume
Était,
Et en plus,
À couper au couteau.
Quelques mots
Pour juste ressentir le fluide
Qui coule dans mes bras jusqu’au bout de mes doigts
Et que nécessite l’apparition
Des lettres sur la page blanche.
Dehors,
Toute la journée,
Un ciel gris,
Toute la journée,
Une Rue asphaltée
Mouillée.
Quelques mots
Que je regarde apparaître,
Qui prennent forment
Selon l’ordre que dictent mes doigts.
Dehors toute la journée,
L’automne,
L’humidité,
Les montagnes avalées par les nuages.
Quelques mots
Qui m’obligent à réduire la cadence,
Qui exigent moins de présence cérébrale,
Qui ne désirent qu’être lus
Une fois tapés.
Dehors,
Je ne suis plus.
C’est le soir,
Et il fait noir.
Quelques mots
Parce que c’est tout ce que je sais faire
Et en même temps
Que j’aime vraiment faire,
Avec douceur,
Sans m’emporter.
J’enfonce les touches.
Avoir accepté si tard d’être ce que je suis.
Je tape
Et les mots d’apparaître
Alors que je suis assis à la table de la cuisine.
Dehors,
Le noir de la nuit.
Assis à la table, je tape des mots.
nadagami