Territoire

​Il est tôt.
Déjà alourdie de chaleur,
La lumière
S’élève
 
En échappant une clarté
Qu’altère
La masse d’air flottante
Finement chargée d’humidité.
 
La journée sera chaude,
Éventuellement pluvieuse.
Qu’importe!
On passera une partie de la journée
 
À la table de la cuisine
Où l’un à la suite de l’autre
Naissent
Les mots.
 
Mais obstinés,
Chialeux au sujet de tout,
Pugnaces que sont les mots ce matin,
Comme si on ne pouvait décrire que l’habituel décor extérieur
 
Composé qu’il est
De sommets arrondis,
De couverts forestiers,
De champs fauchés.
 
Cette difficulté d’écrire n’empêche pas toutefois
Que dans la cour arrière
Se livrent une guerre territoriale
Merles d’Amérique et moqueurs chats.
 
L’origine du conflit :
Les fruits,
Fort abondants cet été,
Des sureaux rouges.
 
Des êtres vivants;
Le besoin de nourriture;
Un territoire;
L’obligation de le défendre pour survivre.
 
Ainsi va la vie.
Il en va de même des épervières des prés
Et des épervières orangées présentes en grand nombre
Qui, même si fleurs, se livrent elles aussi une bataille territoriale;
 
Et même si aussi
Ces deux fleurs
Sauvages
Sont des épervières.
 
 
nadagami