Sous le ciel gris.
Tombe la pluie
Sur nos mots écrits.
Tant de moyens
Pour exprimer,
Mais tant de moyens
Pour réprimer.
Tombe la pluie,
Du silence, les cris.
Tombe la pluie,
C’est alors que le sol s’écrie :
Une langue,
Un souffle de vie;
Notre langue,
L’écrire nous ravit.
Tombe la pluie
Qui tout à coup a repris.
Tombe la pluie,
Qui, tels nos mots, nous a surpris.
Notre langue, on la chouchoute
Après nous en être détourné,
Car en notre pays règne le doute
Qui nous pousse à la contourner.
Tombe la pluie,
Parfois on ressent le mépris.
Tombe la pluie,
Mais de notre langue on est épris.
Elle est l’enfant d’une langue
Plus ancienne.
Et nous de rêver d’une langue
Appalachienne.
Tombe la pluie
Alors qu’on écrit.
Tombe la pluie,
De nos mots on se nourrit.
Nadagami