Des toitures grise, verte, rouge, brune, noire
Se détache la neige durcie qui déboule ensuite en morceaux.
Tout est si clair et dans les recoins à l'abri du vent, il fait chaud.
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Des mots,
Un après l'autre.
Nulle histoire.
Juste des mots.
Même si l'ensemble apparaît inconvenant, insensé, insaisissable,
C'est le but à atteindre :
Écrire des mots,
Pas une histoire.
Partir en voyage,
Sans lieux de départ et d'arrivée,
Sans itinéraire,
Sans bagages.
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Reprendre où, en ignorant quand, il a fallu s'embarrasser de bagages.
C'était probablement devenu inévitable.
Ensuite, la mémoire qui a enfoui trop loin les souvenirs
Et de ce qu'il en restait, la raison l'a rendu inutilisable.
Puis un jour,
Semblable à une bulle de gaz s'échappant du fond d'un lac,
Un influx se glisse dans les méandres du cerveau.
Tout le corps s'en ressent.
Rien n'est alors logique.
Rien.
Tellement que le réflexe émergent stimule la fuite
Comme s'il y avait le feu, un danger, l'imminence d'une catastrophe.
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Que valent les mots au pays de la cabane en bois rond?
Vie de moine, de paternité déchue, d'isolement.
Des mots sans histoire qui ne font que créer des histoires.
Mais les doigts réclament le clavier pour se libérer de l'emprise
Des mots désireux d'être tapés, effacés, corrigés, remplacés.
Des nuages tombaient tantôt les flocons, tombent maintenant les gouttes.
Hier, sont tombées du ciel la lumière du jour, de la nuit la noirceur.
Du bout des doigts tombent les mots.
nadagami