De longues et larges ombres
En fuite
Tapissent
Les toitures en pente.
Souffle une légère brise.
Un mince voile translucide
Composé
D’effilochements vaporeux
S’est immiscé
Au cours de la nuit
Entre ciel et terre.
Les portes et les fenêtres
De la maison
Sont grandes ouvertes.
Le temps plus sec
De la journée d’hier
A chassé l’humidité
Qui accompagnait la chaleur
Des jours précédents.
Tandis que sur celui-ci se dessinent
Des échancrures croissantes
De lumière matinale,
Le couvert gazonné
Réapparaît
Ce matin
Picoté de fleurs
De trèfle blanc
À ras de sol.
Les petites boules blanches
Ont envahi au cours de la nuit
La pelouse
Qu’ont occupé
Avant elles
Et pendant deux semaines
Les épervières des prés.
Ainsi les fleurs de trèfle blanc
Côtoieront-elles, au cours des jours à venir,
Les marguerites blanches
Qui trônent encore
À l’intérieur des îlots de fleurs sauvages
Qui, chaque été, réapparaissent
Une fois soustraites à la tonte de la pelouse
Les zones où s’exprime librement la flore née sur place.
nadagami