Tombent les lettres.
Parfois, tandis que nos pas marquent le mince couvert de neige :
La vie, oui, mais pourquoi?
Tombent émiettés les nuages.
En même temps,
Déferle
Une invisible onde de froid cassant.
Qui
Sommes-nous
Et que sommes-nous?
S’épaissit la blancheur froide déjà au sol.
Touches enfoncées,
Naissent les mots.
Comment se fait-il
Que depuis toujours nous le savons?
Remontent
L’allée des autos
Les flocons
Que pousse une brise légère qui nous mordille la peau du visage.
Le boulot,
La pandémie,
Le froid glacial de l’hiver,
Les longues nuits.
Nous étions ignorant de presque tout.
Il nous fallait voir,
Avancer dans le noir du quotidien pendant de très longues années
Pour ensuite, éparpiller nos mots sur la page factice d’un écran d’ordi.
Sans le mot venu de France,
Sans l’esprit venu de Mongolie,
Sans la neige de l’hiver,
Sans la sécheresse de l’été,
Que serions-nous?
Question inutile
Étant donné qu’en nous résident ces composantes.
Et nos doigts d’enfoncer les touches d’un clavier.
Nadagami