Dehors, la pluie.
Ombres et noirceurs matinales se confondent.
Souffle la brise.
Les verts sont foncés
Sous un ciel bas et d’un gris très sombre.
Nous emportent nos doigts
Tandis que se tait notre cervelle.
Vers la fin d'une journée de travail,
Il y a de cela plusieurs années,
On s’est retrouvé sous une cage remplie d’enveloppes à être postées
Lors du chargement de ladite cage dans un camion.
On a alors vu la mort de très près.
Une cage remplie d’enveloppes devant être postées...
Et la passerelle amovible nécessaire au chargement de la cage
De se dérober sous nos pieds...
La cage, fort lourde, qui, finalement, s’immobilise
Juste à quelques centimètres de notre poitrine.
Et nous qui étions étendu sur le sol, coincé entre deux murets.
Une cage remplie de plusieurs milliers d’enveloppes...
Soudain s’arrête le temps
Comme il s’est arrêté lorsque la cage s’est immobilisée
Et alors qu’il nous était tout à fait impossible de contrer sa glissade.
Une cicatrice, quelque part en nous, qui tout à coup nous démange.
Tombent les gouttes de pluie.
Se soulèvent puis redescendent les branches des feuillus.
Il pleut.
Tant mieux.
On découvre qu’un artiste dessine à l’aide d’une machine à écrire.
Ici, on dessine des moments d’inspiration à l’aide des mots.
Une fugace sensation de flotter dans le vide.
Le temps passe.
On écrit pour qui en ce moment?
Pas pour qui,
Mais parce qu’on n’a pas le choix :
Ce sont les mots, sinon c'est la déprime.
Nadagami