En même temps, une brise inégale, parfois très forte,
Agite les feuillages sur lesquels roulent des vagues inégales
Et d’où émane le chuintement variable des ramées malmenées.
Sous les feuilles d’un jeune chêne,
Assis sur une chaise de parterre,
Portable sur les cuisses,
Nos doigts enfoncent des touches.
De l’autre côté des gémissements ininterrompus des feuillages
Nous parvient le vrombissement des moteurs à essence
Des véhicules devant contourner le centre du village :
Quatre-roues et côte-à-côte.
Surgissent aussi les cris d’excitation d’enfants qui jouent tout près.
Pétarades de motos se stationnant pas très loin d'ici. Misère!!!
Un voisin tond sa pelouse.
Un chien aboie.
À mesure que progresse l’élan de nos doigts
S’amenuise la densité du couvert nuageux.
On se dit à nous-même, peut-être pour mieux nous en convaincre,
Que c’est l’été en cette journée venteuse.
Face à nous,
Tremblote de toutes ses feuilles un faux-tremble.
Depuis la branche la plus haute d’une épinette
S’élance une corneille.
La voilà qui croasse
Après s’être posée sur un fil.
Se maintient le vent, fort, parfois très.
Une nouvelle masse nuageuse jette le village dans l’ombre.
Sérénade maintenant d’un viréo mélodieux.
À nouveau s’ensoleille la cour.
Tout autour : que de verts!
Vrombissement exagéré du moteur d’une voiture.
Oups!
On cogne des clous.
D’autres encore.
On s’est assez fait venter : on retourne en d’dans.
Nadagami