Par contre, à brailler
Était l’atmosphère de la maison.
Un peu comme si toujours allait se dérouler une pendaison.
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Tout relevait de la routine
Dont l’implacabilité en toutes occasions débobine.
Nous n’étions jamais surpris.
Même sous le soleil le temps était gris.
Très tôt donc, il nous a fallu être indépendant
Et de la solitude, devenir le prétendant.
Ainsi s’est esquissée notre vie
Sans même que nous soit demandé notre avis.
Puis un jour,
Alors que nous étions parti faire un tour,
Nous avons rencontré le fleuve.
Que nous avions longtemps ignoré sans qu’il ne s’en émeuve.
Pour bien comprendre, il faut nous voir sur le bord du quai Paquet,
Dont la terminaison se prononce comme étiquette,
Alors que nous regardons le fleuve couler
En oubliant le temps qui ne cesse de s’écouler.
Et le fleuve, tout à coup,
Qui de son impressionnante omniprésence nous secoue.
Nous n’avons pas la berlue,
Le fleuve de sa parole silencieuse nous éberlue.
C’est alors que le fleuve réussit à nous faire comprendre
Que notre mal est loin de le surprendre.
« Tous nous avons mal » que nous finissons par décoder.
Alors, pourquoi ne pas plutôt s’en accommoder?
Puis le fleuve,
Avant qu’il ne pleuve,
De se taire
Et nous de revenir sur terre.
Nous souffrons tous.
Ce qui revient à dire qu’à notre rescousse
Il y a nous et que nous comme répondant.
À bien y penser, c’est plutôt redondant.
Mais c’est la réalité
Et aussi tout de même, du moins pour nous, une nécessité.
Faque nous avons soupiré
Et du bord du fleuve nous nous sommes retiré.
Nadagami