Ensoleillée.
Mais un petit vent du maudit devenu que vent vers onze heures.
Parce que, tôt le matin, frisquet le petit vent du maudit.
Après le dîner, vite on embraye, à pied.
La chaleur nous pousse dans le dos.
On était supposé s’y rendre, à cette cabane, l’an passé.
Mais l’an passé, à pareille date, le temps était mal choisi.
Donc, on y retourne cette année.
Mononcles, matantes, cousins, cousines, petits-petites-enfants.
La cabane est située au pied d’une pente, à l’abri du vent.
Le soleil tape; fondante en surface la neige, les enfants jouent dedans.
On a placoté avec ceux déjà arrivés puis on est allé fouiner,
Faire le tour de l’érablière, en découvrir les entrailles.
Tapis de blancheur froide, troncs longilignes des érables en branches,
Plafond bleu s’offrant aux ombres grises qui courent sur la neige.
Pas un air de vent.
Résurgence d'un temps d'hier : une vieille cabane à sucre placardée.
À quelques pas de celle-ci, de la même époque, la cabane à cheval.
On prend des photos.
Il fait vraiment beau.
La neige porte mais ici et là, cède parfois.
Pour éviter les blessures, on prend le temps.
Le sentier qui serpente dans la sucrerie mène nos pas.
Monde de tubulures.
Tous les arbres matures sont rattachés au réseau.
Par des conduits en plastique bleu transparent, la sève est acheminée.
Soudain, au loin, un bruit : des pompes.
Cherchant à s’élever, emportée par une brise légère, de la vapeur.
En partie dissimulée par des épinettes, une autre cabane :
Celle du frère aîné du propriétaire d’où on arrive.
C'est lui-même qui l'a construite l’an passé.
Ça explique le chemin ouvert dans la neige au bout de sa terre.
Toute en planches la cabane, comme dans le temps.
À l’exception de la tubulure, tout le reste est à l'ancienne.
Sa blonde viendra le rejoindre plus tard.
On a jasé un boutte.
Il nous a parlé de sa cabane
Comme d’autres nous parleraient de leur char.
Les souvenirs de jeunesse.
Je me surprends encore une fois à m'intéresser très fort aux sucres.
Je ne comprends pas trop pourquoi.
Les petites cabanes à sucre me poussent dans un monde de rêveries.
Produire un sirop sucré à partir d’un arbre.
Le temps passe, il faut penser au retour à la maison.
On revient sur nos pas.
Nous revoilà à la première cabane d’où on est parti explorer.
On salue notre hôte, sucrier, pas mal occupé aujourd’hui.
On est à pied. Un bon bout de chemin à parcourir d'ici à la maison.
Sur le chemin du retour, un brin de jasette avec un villageois.
Lors de la grosse tempête du mois de mars,
De la neige s’est infiltrée dans l’entre-toit de sa maison.
Il l'a découvert quelques jours après la tempête
Lorsque des gouttes d’eau se sont mises à lui tomber sur la tête.
Obligé qu’il a été de refaire le plafond de la cuisine.
Ils ont été nombreux au village à subir les contrecoups de la tempête.
nadagami