Aux jours à venir.
Aussi attendre les mots
Tout en s’accoudant sur le comptoir de la cuisine
Pour voir à travers la vitre au-dessus de l’évier
Où en est rendue la luminosité naissante du jour levant.
S’asseoir ensuite et attendre que piaillent les mots
Comme s’il n’y avait que cela,
Que l’espace temporel invisible et fuyant
Qu’accompagnent les mots à écrire.
Tandis qu’on rêvasse et s’interroge,
En vient à réapparaître dans un débordement
D’éjections lumineuses aveuglantes
Le soleil.
« À chacun son chemin de colonisation à construire »
Qu’on se dit à ce moment-là
Ainsi que
« À chacun sa route à suivre »,
Sans qu’on ne sache vraiment
D’où on vient et encore moins où on va.
Pendant ce temps,
Le soleil,
Lent et égal à lui-même,
De s’élever enfin
Au-dessus de la ligne
De faîte
Du rempart appalachien
Qui borde la partie nord du massif du Sud
Et sa lumière d’emplir au grand complet
L’espace qu’occupe
En son absence
La noirceur de la nuit.
En somme,
On se sent obligé d’écrire.
Mais en même temps,
Persiste un doute :
Écrire, moi?
Oui, j’en conviens.
Mais tout le temps,
Pas qu’en dilettante?
Le soleil est éblouissant ce matin.
Nadagami