Neige durcie;
Ombres longues et effilées;
Soleil paresseux qui peine à s’élever au-dessus de la ligne d’horizon.
Slaque la poulie.
Slaque?
Slack.
On conserve ou on rejette « slaque » ?
Depuis toujours,
Depuis que j’ai conscience d’une réalité autre que mon nombril,
Tout autour,
Pendant une période de temps durant l’année,
Tombe du ciel et reste au sol
La neige.
Depuis toujours,
J’entends : « Slaque la poulie! »
« Slaque » fait partie de mon univers langagier.
« Aille! Slaque un peu sinon on va se retrouver dans le fosset. »
Le chemin est recouvert de neige,
D’une neige tapée,
Durcie,
Très glissante à la suite du passage incessant
Des véhicules
Et du froid intense qui la fait durcir.
Slaquer,
Rouler moins vite pour ne pas se retrouver dans le clos.
Le ciel est beau ce matin,
Le frette, moins mordant.
Le vent a... slaqué... diminué.
Tout autour,
Qu’il neige ou pas,
Ils sont tout même nombreux à parler une autre et même langue.
Et à travers ma langue,
On en décèle des traces,
À l’exemple de celles que laissent les roues d’une voiture
Dans la neige fraîchement tombée.
Poutine, pudding;
Bécosse, back house;
Québec, kebbek (pas rapport mais d’origine autre que française);
Slaque, slack.
Ça fait partie de notre histoire, de notre réalité.
Et dans le village,
Le monde en char est obligé de slaquer
À cause des bancs de neige de chaque côté du chemin.
nadagami