De l’autre côté de la fenêtre de la cuisine au-dessus de l’évier,
Au sol,
Une inattendue couche de blancheur.
Tiens!
Il y en a encore de cela en haut.
On a donc pelleté.
Pour dire vrai, un peu à contrecoeur.
Et un peu à contrecoeur parce qu’on en a assez pelleté,
Parce qu’on en a assez vu,
Parce qu’on en a plus qu’assez
Et parce que, en somme, on est tanné
De la neige,
Du froid,
Des bottes qu’il faut chausser
Et de l’hiver qui n’en finit plus de finir.
Mais le pire,
C’est qu’il ne fait que commencer,
L’hiver
À finir.
Toujours est-il qu’on s’est habillé et chaussé pour pelleter,
Qu’on a ravalé
Et qu’on s’est dit qu’au moins
On serait dehors.
Ensuite une fois la cour pelletée au grand complet,
On est allé placoter,
À la cabane,
En même temps pour se procurer du sirop.
Les érables ne coulent pas.
Les sucres vont commencer tard,
Comme l’an passé.
Et d’en apprendre un peu plus sur les derniers mémérages du village.
Puis,
Le couvert nuageux s’est lézardé,
Le bleu, par plaques, à bleuir le ciel
Sans pour autant se faire envahissant.
Demain,
On devrait retourner à la cabane.
Bien entendu,
Si d’ici là les érables coulent.
nadagami