La nuit sombre.
Sous les néons,
Assis à la table de la cuisine,
Le sommeil refuse de s’éveiller
Tandis qu’on brasse les cartes.
Solitude que réclame le mot tapé.
Les anfractuosités du doute
Compliquent la démarche.
Il n’empêche qu’il nous faut retaper la route
Indispensable à la circulation
Sur l’ensemble de ce territoire qui est nôtre.
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Vertes, bleue :
Ramées renouvelées et voute céleste.
Il était donc une fois
Qui sera.
Le temps passe,
Les mêmes événements surviennent et se succèdent.
La routine s’installe.
Soudain, une pandémie à laquelle s’entremêle la colère d’une population.
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Elle est enfin revenue
Cette impossible juxtaposition
Bleu ciel
Et vert feuille d’érable à sucre.
Se glisse
Parmi elles
Et sous lui
La brise légère du matin.
Les ombres se replient.
Se teint de jaune l’herbe qu’inonde l’astre levant.
Les feuilles frissonnent.
Le ciel n’est que bleuité.
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Les mots sont agités.
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Le temps reste frais
Même si toujours il avance.
Les montagnes derrière chez nous :
Quatre cent cinquante millions d’années.
Et en nous,
Cet héritage chromosomique
Qui est nôtre,
Il a quel âge?
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Il fait beau.
Les nuages ont fait leur apparition en fin d’avant-midi
Et sillonnent comme il se doit le ciel.
Les ombres filent sur le sol.
On est encore dans le jardin potager.
On prépare la terre qu’on a sarclée en fin de semaine.
À la bêche qu’on retourne la terre.
Cet après-midi, on délimitera les rangs.
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Ils sont délimités,
Les rangs.
On a l’impression que les bras nous ont allongé.
Oui! Oui! À cause de la bêche.
Il a fait tout de même très beau cet après-midi,
Mais la petite laine n’était pas de trop.
On a entendu tantôt un moqueur chat,
Tantôt un chardonneret jaune.
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Nadagami