Grande Ourse au-dessus de la maison.
Des montagnes, un froid concoctant un matin de blancheur frimassée.
Fument vers Armagh les cheminées.
Passe le temps
Entre deux temps.
Passe entre-temps
En trottant le temps.
Ciel noir criblé de scintillements.
Belle soirée d’automne
En dépit de l’air glacial.
Tout cela à cause du potte à compost.
Le temps passe.
Ombre sombre qu’est la nuit.
Lumière lumineuse qu’est le jour.
Passe le temps qui, paraît-il, jamais ne se dépasse.
Il était plein,
Le potte à compost.
Chuis allé le vider dans la noirceur et la froideur de la nuit.
C’est à ce moment-là que j’ai vu les étoiles.
Passe le temps
Bien que parfois tout porte à croire qu’il s’est arrêté.
On découvre alors le poids du temps,
La lourdeur de l’invisibilité d’une seconde.
Loin, plus haut que la voûte bleue du jour, je les voyais briller.
Mais étrangement, c’était la noirceur du ciel qui ressortait.
Au-delà des étoiles, derrière,
Il y a quoi?
Passe le temps,
Autant celui qui passe que celui qui refuse de passer.
Mais quel âge peut bien avoir le temps?
À moins qu’il ne soit sans âge.
Ça m’a fait du bien de voir le noir du ciel,
D’être en contact avec cette sensation d’infini,
De retrouver le nord grâce à son étoile,
De repenser soudain à la vaisselle à laver en voyant la Casserole.
Passe le temps.
Me revoilà les deux mains dans l’eau de vaisselle.
Ciel sans nuages ce soir.
Apaisants, comme le ciel noir, ces écrits qui repoussent les limites.
nadagami