En ce moment dehors :
Le vent,
Le froid
Et la poudrerie
Sous un ciel gris et bas.
Ce qui revient à dire que depuis le réveil
On assiste
Au retour marqué
De l’hiver,
De la saison des longues nuits.
Le froid donc ce matin
Qui repousse
Sans ménagement
Le temps doux
Des derniers jours.
Ici,
Pas besoin de faire ses bagages
Et de partir ailleurs
Pour être dépaysé.
Tout est si changeant,
Si instable,
Si n’importe quoi qu’à tout bout de champ,
En l’espace de moins de vingt-quatre heures,
On en vient à se demander
Si on n’a pas basculé dans une autre dimension,
Si on est toujours à la même place,
Si on n’est pas en plein rêve, ou cauchemar.
Hier,
On avait les deux pieds dans l’eau.
La neige fondait,
On s’habillait un peu vite,
Le manteau à moitié ouvert,
Les gants dans les mains,
La tuque de travers sur la tête.
Ce matin toutefois, c’est autre chose.
Le vent
Venu de l’ouest
Souffle et gémit
Presque sans interruption,
En plus du froid
Qui tire et tire vers le bas
Le degré
De la température extérieure.
Le vent
Est si fort
Et de plus en plus mordant est le frette
Qu’on n’a pas vraiment le goût de sortir.
Il n’y a pas grand monde dans le chemin.
Par un temps pareil, les gens préfèrent s’encabaner.
Fait vraiment méchant dehors
Alors que tourbillonne la poudrerie soulevée par le vent qui l’emporte.
Nadagami