Le sol nivelé
Suite à la neige tombée
Hier durant la soirée,
Sous un ciel matinal encore ennuagé
En appui sur une ligne d’horizon dégagée,
Se sont mises à défiler sur l’écran de nos pensées des images du passé
Si souvent ressassées.
Même trop ressassées surtout qu’on souhaite que chaque journée,
Une fois entamée,
Devienne une histoire inventée
Et une seule fois racontée.
Et voilà qu’on recommence,
Qu’on s’élance
En repoussant l’impatience
En nous accrochant au futur qui nous devance.
En même temps, on s’impose des exigences
Qui ne tolèrent aucune vacance
Car toujours elles réclament des expériences
Peu importe leur degré de vraisemblance.
Puis s’ensuit l’obsolescence
De la méconnaissance
Associée à l’inexpérience
Qui se satisfait d’une opinion relevant de la suffisance.
Il est, quant à nous, bon de parler,
De s’exprimer,
De ne pas se limiter,
De tout dénoncer.
Par contre, il faut étudier,
Nos dires, les appuyer,
Ne pas craindre de créer,
Mais en tout premier lieu, soit le matin, se lever.
Mais parle-t-on ici de nous,
Surtout que ces mots la gorge nous nouent?
Oui, c’est possible surtout qu’une tension se dénoue
Quand c’est avec le silence que l’esprit renoue.
Nadagami